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jeudi 14 janvier 2016

Se remettre aux études

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Qu'est-ce que ça peut faire de se remettre aux études passé trente ans ? Ce n'est évidemment pas une fin en soi : je ne me suis jamais dit que je serai religieux pour pouvoir étudier. Cela dit, quelques expériences en pastorale ou de simples conversations échangées avec des personnes proches ou non de l'Eglise me mettent face à des situations qui me dépassent. 

Il est toujours facile d'apporter une réponse catégorique, bien tranchée, surtout sur les sujets brûlants de notre époque : la morale sexuelle, les questions éthiques, la relation aux autres religions, l'écologie, les migrants, et j'en passe. Les journaux et les sites d'information se combinent aux blogs et aux liens partagés sur les réseaux sociaux. L'information excessivement accessible, mais il y en a tant que tout semble se valoir. Comment faire le tri ? Une autre approche est de se limiter aux contenus dont la ligne éditoriale est assez claire, cependant les surprises sont rares : difficile de trouver un éloge du vivre ensemble sur le Salon Beige, ou une chronique sur la vie en paroisse dans Libération. 

Et puis il y a toutes ces situations complexes qu'un rapide coup d'oeil dans un catéchisme ne suffit à honorer. Ces questions que l'on porte en soi et dont on sent bien que les réponses actuelles ne nous satisfont pas. Je me vois souvent faire un grand écart entre laisser-faire et légalisme, entre une molle tolérance égoïste et une raideur tout aussi égoïste.

Alors on se retrouve à étudier, à redécouvrir les bibliothèques et les boules Quiès, les surligneurs et les doigts tachés d'encre. Et ces années de philosophie et de théologie semblent moins déconnectées de ce désir de servir ancré en moi. 

Que puis-je en attendre ? Pas tant de pouvoir d'apporter sur le champ une solution, ou de construire un raisonnement byzantin sur le pouce. Peut-être espérer élargir son esprit, reconnaître dans une position ce qui relève de l'époque et de son histoire, savoir entendre la pluralité des opinions et modestement se forger la sienne. Et surtout, se laisser déplacer par une pensée nouvelle, qui sort du lot, se laisser toucher par ce qui m'est étranger. 

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